Collectif tous acteurs de notre ville, septembre 2018 :
A la suite du passage de Tristan Rechid, un groupe d’habitants se décide à lancer un cycle de cafés citoyens.
En reprenant le slogan de Tristan « le politique c’est l’habitant », a émergé l’idée de stimuler les énergies dans la ville, de bien dire que ce cycle existe parce qu’il va y avoir des élections en 2020.

Au début, je me suis emballée pour l’aventure électorale. J’y croyais vraiment, sûre qu’on allait gagner, que la raison révélée l’emporterait. C’est la nouveauté qui m’a attirée, mais j’ai perdu la foi en l’utopique, la richesse de retrouver les gens, le travail sur la commune.
La dynamique du deuxième tour a gâché tout ça.
Du coup on tourne la page et on passe à autre chose. Si on avait gagné, on s’y serait mis à fond, mais puisqu’on a perdu, il faut relancer le collectif et « faire des choses » avec les gens.
Si on parle de 2014, Sigrid passe à la bibliothèque, et le groupe de parents qui s’étaient rassemblés se prépare pour les élections.
J’étais gênée vis-à-vis de mon emploi municipal, mais je pensais que ça intéresserait Philippe.
Il manquait une personne sur la liste, Philippe a été celui-là.
Philippe :
Ben oui, pourquoi ne pas tenter avec des gens qui voyaient la politique autrement ?
Ariane :
On ne connaissait personne, mais on y est allés.
Philippe :
Oui on a appris à se connaître ; on y croyait un peu tout de même.
Ariane :
Après les élections, que fait-on de tout ça ? Ne demeure qu’un noyau de 15 personnes…
Philippe :
Après, beaucoup de gens sont partis du collectif, ceux qui sont restés c’était pour l’expérience, une sacrée expérience d’éducation populaire, malgré tout très marginale.
Ariane :
On s’est vite fait taxer de « bobos-écolos » par des gens qui finalement vivent comme nous aujourd’hui.
Philippe :
A la moitié du mandat, la question c’est : « que faire de cette expérience municipale avec juste un élu minoritaire en prévision de la prochaine élection ? », ce qui a un peu miné Loïc qui s’est retrouvé comme porte flambeau à contre-cœur.
Après, la mise en avant de l’urgence m’a chagriné, ça a justifié des méthodes quasi autoritaires, on ne s’est pas accordé le temps de l’émergence de quelque chose à St André
Ariane :
On n’a pas suffisamment anticipé, de juillet à décembre, on a tergiversé, et on n’est pas allé chercher les gens ailleurs.
Philippe :
Après, l’idée que « on ne peut pas faire autrement que de présenter quelque chose » s’est imposée, sans réel consentement.

Ariane :
Là-dessus, je ne suis pas d’accord, on a tout de même eu pas mal de discussions, et le collectif n’est pas parti dans Osons, et autre chose en est sorti. C’était quand même une décision collective, avec le petit groupe qui était là.
Philippe :
Oui, mais le collectif n’y est pas allé, et prendre toute la dynamique qui était à l’intérieur pour la mettre ailleurs, c’était tout de même dommage.
Ariane :
Loïc a été flatté, et du coup il s’est senti « obligé » d’y aller, face à une urgence mise en avant. Il se serait senti coupable de ne pas y être allé.
Philippe :
Cyprien a des réflexes partisans, un peu têtu, ce qui nous a menés à une vision très partidaire de l’affaire.
Ariane :
mais ils voulaient éviter le délitement de la gauche locale.
Au final, il n’y avait pas de logos de partis sur les affiches.
Philippe :
Oui, mais finalement plein de « mouvements » faisaient pareil, et ça n’a pas changé le fonctionnement global.