Collectif tous acteurs de notre ville, septembre 2018 :
A la suite du passage de Tristan Rechid, un groupe d’habitants se décide à lancer un cycle de cafés citoyens.
En reprenant le slogan de Tristan « le politique c’est l’habitant », a émergé l’idée de stimuler les énergies dans la ville, de bien dire que ce cycle existe parce qu’il va y avoir des élections en 2020.
Pour moi c’était important de différencier le collectif de la liste,
ça a été la source de discordes qui revenaient tout le temps, ce débat sur ce que devait représenter le collectif, c’est-à-dire la dynamisation du public.
La première erreur a été d’ajouter le slogan de la liste « tous acteurs de notre ville » au nom du Collectif, qui, du coup, a pâti de son échec. On y a perdu toute crédibilité chez les citoyens qui ne voulaient pas être « réduits » à un groupe lié à l’institution municipale. La raison d’être du collectif est trop liée à l’activité de la liste municipale.

Citoyen, c’est être de la cité, ça ne devrait pas être « clivant ».
C’est le problème de la politique aujourd’hui. Il y a une confusion sur la compréhension des mots. Dévoyer « citoyen » est néfaste, ça devrait être enthousiasmant d’être citoyen. Il y a un travail pédagogique important à faire pour réparer ça, et redonner l’envie, qui demande beaucoup d’investissement.
Une part de cet investissement est d’ordre personnel : tu le fais parce que ça t’est agréable, ce n’est pas de l’automutilation. Même si on a l’intention du bien commun, c’est parce que ça nous apporte quelque chose qu’on s’investit.
Dans le rôle du politique, Sarko par exemple, bosse pour satisfaire sa soif de pouvoir, et pas pour le bien commun. Loïc, lui, aime les gens.
Dans le livret du SAM, le journal local, il y a normalement, une place (déjà mince) pour l’expression de la minorité. La majorité fait en sorte qu’on ne puisse même pas l’utiliser.
Je pense qu’on retrouve la même chose à l’échelle nationale.
Normalement chaque expression devrait avoir sa place, et pourtant, on voit ne voit fleurir que des conflits minables partout, alors que, de la Lune, nous ne sommes que de la poussière d’étoile.
En fait tous ces gens qui brouillent l’eau en permanence, pour des raisons souvent futiles, mets-les au milieu de la nature, et hop ! ils sont perdus.
Pour accepter les autres et s’accepter, il faut respecter cette échelle. Il y a un vrai irrespect et une incompétence des élites vis-à-vis des besoins de gens.
Rien n’est fait pour que les jeunes trouvent du boulot. Rien que le mot « demandeur d’emploi », te pointe comme indécent.
On devrait dire « offreur de service », face à l’offre d’emploi.
Moi ce que j’aimerais, c’est un environnement sain, pour moi et les miens.
On projette de partir, avec Loïc, si on s’est investis dans les parents d’élèves, c’est qu’on voit de ce côté des choses à faire, à changer. N’importe où qu’on aille, moi j’agirai pareil.
Parce que je veux connaître mes voisins, je souris aux gens, avec le masque c’est plus compliqué, mais… Et du coup on voit le changement d’attitude, même chez les grands couillons au collège.
Je veux créer autour de moi une ambiance agréable.
Souvent, les gens qui trempent dans la politique, comme les gens d’Osons, on a l’impression que c’est l’affrontement qui leur plaît.
Parce qu’à priori c’est la majorité qui décide. On a beau les piquer, les questionner, les mettre en doute, à un moment, on finit par lâcher.
On trouve des ilots de résistance façon village gaulois d’Astérix, mais le plus souvent, ce sont des guerriers qui visent le grand soir.
Quelquefois les gens pensent que je me sacrifie pour Loïc, parce que je ne suis pas plus exigeante. Alors que moi je sais qu’il culpabilise, il va à fond, et tout à coup, il se dit qu’il a oublié du monde sur la route.

Moi par exemple, quand je suis fatiguée, je vais me coucher, lui il pousse jusqu’au bout, et s’écroule.
Si je suis là, c’est pour l’aventure humaine, ce qui manque ce sont de fortes personnalités. Le groupe grandit par l’apport extérieur, les rencontres, les questions que ça pose.
Les scissions temporelles sont toujours passagères. Les postures radicales me saoulent un peu parfois, mais en fait ça te fait avancer.
Bref, ce qu’on a vécu, c’est l’évolution d’un groupe pas si homogène que ça, mais qui a appris à « glisser » sur ses convictions.